Cet article a été initialement publié sur le site WebdesignerDepot.com en novembre 2016, en anglais, sous le titre The ultimate guide to CMS – part 1. Vous trouverez ici la version traduite en français, avec l’aimable autorisation de son auteur Ezequiel Bruni.
Je vais vous raconter une histoire qui explique comment les choses se sont certainement passées. Il était une fois, aux environs de 1995 (les recherches sur Internet montre qu’il s’agit d’une date de démarrage plausible), un gars qui travaillait comme webmaster dans une grande entreprise a mis en ligne tous les contenus marketing qu’ils avaient. Il a réalisé cette mission à la demande de son manager qui a pensé qu’il n’était pas assez occupé et que cela ne lui ferait pas de mal.
Après avoir écrit une quantité infinie de code HTML pour mettre en page ces contenus, il s’est dit : « Il doit y avoir un moyen plus simple ».
Il a commencé à imaginer un système qui pourrait, peut-être, gérer le contenu plus efficacement et réduire la pénibilité de cette tâche. Comme il connaissait un peu la programmation, il a posé les bases de ce qui deviendrait le premier Système de Gestion de Contenu ou CMS (NdT : Content Management System en anglais).
C’est ainsi qu’ont été résolus de nombreux problèmes de l’humanité : à force d’ennui, certaines personnes innovent. En réponse à ce stimulus, ou à l’absence de celui-ci, nous avons maintenant plus de CMS que je ne peux en compter. Il y en a partout et ils peuvent tout faire. Le problème avec ce genre de choix sans fin est qu’on ne sait pas par où commencer. Et vous, comment choisissez-vous votre CMS ?
C’est bien l’objet de cet article. Je vais essayer d’expliquer le plus simplement possible ce que peut faire un CMS et quelles sont les catégories de CMS que vous pouvez utiliser en fonction du type de site Web que vous souhaitez construire.
À qui cet article est-il destiné ?
Ce guide s’adresse aux personnes qui s’apprêtent à définir leur projet Web, aux chefs d’entreprise et à toutes les personnes qui commencent à tourner de l’œil à l’écoute d’un jargon technique. Les concepteurs et les développeurs peuvent évidemment lire cet article, mais savent normalement déjà de quoi il s’agit.
Si vous avez déjà discuté avec des prestataires pour la mise en place d’un CMS pour votre site et que vous vous êtes dit : « Tout cela serait parfait si je comprenais ce qu’on me dit », alors cet article est pour vous !
Je vous propose de le lire avec l’objectif de réduire la liste de choix possibles et d’aller rencontrer votre chef de projet ou votre développeur pour déterminer la meilleure solution. Si vous êtes dans une entreprise qui dispose de sa propre équipe de conception et de développement, elle devrait pouvoir vous orienter sans difficulté dans ce choix.
Qu’est-ce qu’un CMS exactement ?
Prenez un site Web. N’importe lequel. Que trouvez-vous dessus ? Du texte, des images, des vidéos, des cartes, des formulaires de contact, des questionnaires, des sondages, etc. Toutes ces choses (que nous appelons « contenus ») ont besoin d’être organisées.
Ces contenus doivent être disponibles et faciles à trouver par les personnes qui gèrent le site Internet et par les visiteurs qui naviguent dessus. Il doit aussi permettre d’ajouter du contenu, de supprimer ceux qui ne sont plus nécessaires, de les déplacer ou de les renommer.
Pour la plupart des CMS, la gestion des contenus est assurée par un petit nombre de personnes. Les CMS de gestion de communautés, comme les forums ou les réseaux sociaux, permettent à chaque membre de gérer son propre contenu et de le rendre accessible aux autres membres de la communauté.
Évidemment, il est possible de gérer du contenu manuellement. C’est d’ailleurs ce que les gens font pour de nombreux sites de petits tailles (NdT : avec peu de mise à jour) : ils gèrent des fichiers et des répertoires et les éditent avec un logiciel d’édition pour modifier leurs pages (comme Notepad ou le bloc-notes, mais ils utilisent souvent des outils plus complets). Par exemple, si votre site ne dispose que de 5 pages, et que vous vous débrouillez avec le HTML, ou que quelqu’un peut le faire pour vous, alors l’utilisation d’un CMS n’est pas indispensable.
Maintenant, si vous n’avez pas les moyens d’embaucher un spécialiste, que vous n’avez pas le temps de vous en charger et/ou que votre site contient plus de contenus et des fonctionnalités avancées, l’utilisation d’un CMS est particulièrement recommandée. Il serait pénible, voir compliqué, de gérer un site avec de nombreux contenus, sans automatiser au moins une partie du processus.
Enfin, si vous êtes plusieurs à gérer le site, vous aurez absolument besoin d’un CMS. La mise à disposition des fichiers bruts aux contributeurs du site serait rapidement catastrophique et ne supporterait aucune erreur de la part de ces contributeurs. Mieux vaut leur donner un système qui leur permet d’ajouter de nouveaux contenus sans détériorer l’existant.
Les types de système de gestion de contenu
Aujourd’hui, vous avez tous des attentes spécifiques pour la création de votre site Web. Bien entendu, vous pourriez essayer de créer un CMS qui apporte une réponse précise à chacun de ces besoins. Il y en a qui ont essayé ;-)
Ces plateformes ont tendance à devenir très lourdes, avec des problèmes de performance et de sécurité. Elles sont compliquées à utiliser à la fois par le webmaster et par les visiteurs. Certaines de ces solutions sont d’ailleurs étrangement populaires. En disant cela, je ne fais pas référence à WordPress.
Ainsi la solution la plus intelligente est souvent de choisir le CMS qui se rapproche le plus de ses attentes. Nous y reviendrons un peu plus tard. Nous allons tout d’abord passer en revue les différents types de système de gestion de contenu.
Je vais vous présenter les catégories les plus courantes. En réalité, il existe beaucoup plus de systèmes de gestion de contenu que je ne peux en lister ici et il existe plus de types que je ne pourrai en énumérer dans cet article. En effet, de nombreux CMS ont été conçus, sur-mesure, pour répondre à des besoins très précis et spécifiques.
Pour économiser votre temps et le mien, je me suis donc concentré sur les types les plus courants.
Géré vs à héberger
Avant de passer à des types comme « logiciel de blogging » ou « e-commerce », vous devez faire un choix sur le mode d’hébergement et de gestion de votre système de gestion de contenu. Certains CMS sont fournis en tant que service clé en main, pour lequel le logiciel, la maintenance technique et évolutive et sa mise à disposition est géré par une société tierce.
Ces CMS sont appelés « CMS géré », ou « Plateforme géré », ou encore « plateforme SaaS » (logiciel en tant que service ou software as a service en anglais). Il s’agit, par exemple, de Shopify, wordpress.com ou de solutions de création de site comme Wix (NdT dans l’article original l’exemple cité est celui de Squarespace, mais qui n’est pas disponible en français).
Ces plateformes ont de nombreux avantage : ces logiciels sont en constantes améliorations, les aides en ligne et le support utilisateur sont souvent très riches et de bonne qualité, vous n’avez pas besoin de vous préoccuper des mises à jour logicielles, ni de la sécurité de l’outil.
Cependant, on leur reproche souvent de manquer de souplesse et de liberté. Il se peut que vous n’arriviez pas à appliquer précisément votre charte graphique ou que le fonctionnement de la plateforme vous contraigne à une méthode de travail qui ne vous convient pas. Suivant les conditions générales d’utilisation vous ne conserver pas toujours la pleine propriété de vos données (NdT : informations personnelles, textes, photos, etc.). L’éditeur de la plateforme que vous utilisez peut décider d’abandonner une fonctionnalité que vous utilisez couramment. Il peut aussi mettre la clé sous la porte ou tout simplement arrêter son service : vous perdez alors l’ensemble de votre travail.
Cela étant dit, beaucoup de ces services comptent des milliers, voir quelques fois des millions de clients très contents de ces services et c’est c’est peut-être déjà votre cas.
En opposition à ces plateformes gérées, existent des outils de gestion de contenu à héberger sur votre serveur ou à faire héberger par une société tierce. Il s’agit par exemple des CMS WordPress, Prestashop (NdT : Majento dans la version originale de l’article, mais qui est moins populaire en France) ou Concrete 5.
Le principal avantage des CMS à héberger est le contrôle total. Vous pouvez les faire fonctionner comme vous le souhaitez. Il est par exemple souvent possible de faire évoluer les fonctionnalités du CMS en ajoutant des modules (NdT : plugins en anglais) ou des thèmes graphiques. S’il s’agit d’un CMS open source, ou si vous disposez de la bonne licence commerciale, vous pouvez même modifier le cœur de fonctionnement du CMS, bien que ce ne soit pas franchement conseillé.
Un autre avantage réside dans le prix. Les solutions gérées fonctionnent généralement sur la base d’un abonnement mensuel, alors que les solutions de gestion de contenu à héberger peuvent être gratuites ou peuvent entraîner un achat ponctuel de licence.
Le principal inconvénient de ce choix est de vous laisser seul face à leur mise en place et à leur évolution dans le temps. Vous devez donc vous appuyer sur des personnes qui se chargeront de l’installation, de la maintenance, de la sécurité, des évolutions logicielles et de tous les détails techniques nécessaires au bon fonctionnement de ces outils CMS. Il est donc souvent conseillé de souscrire à une offre de maintenance ou de support.
Il est ainsi évident que les personnes ou les entreprises désireuses de préserver la propriété de leurs contenus, la maîtrise de leur utilisation et de leur rendu graphique s’orienteront vers ce type de CMS.
Base de données vs fichiers plats
Il est intéressant de distinguer les CMS à héberger en fonction de la manière dont ils stockent et organisent les paramètres du site, leur contenu ou d’autres informations indispensables. Il est nécessaire de rentrer un peu dans la technique pour bien appréhender ces différences et vous permettre de faire un choix éclairé de votre CMS.
La plupart des solutions existantes aujourd’hui s’appuient sur des bases de données. Il faut imaginer ces bases de données comme des logiciels chargés d’organiser efficacement l’information. Ces logiciels peuvent être installés sur le même serveur que votre CMS ou sur un serveur distinct. Ils viennent en complément du CMS.
Pour faire simple, un serveur de base de données stocke une grande quantité d’information dans un seul grand fichier et récupère des informations précises à la demande. Ils sont rapides, efficaces et logiques.
Historiquement, c’est le moyen le plus simple et le plus rapide d’organiser les contenus d’un site. Mais les technologies récentes de mise en cache et l’arrivée des réseaux de diffusion de contenus (CDN ou Content Delivery Network), font émerger des alternatives.
Une de ces alternatives à l’utilisation d’une base de données est de conserver toutes les informations du site dans des « fichiers plats ». Toutes les pages de contenu du site, les messages de blog, les paramètres, etc. sont conservés dans une arborescence de fichiers texte. Le contenu est stocké et récupéré directement par le CMS, sans serveur de base de données intermédiaire.
Le CMS Grav est certainement le plus populaire des outils de gestion de contenu utilisant les fichiers plats.
Cette approche est de plus en plus populaire sur les systèmes de gestion de contenu, pour les sites de petite et moyenne taille, ainsi que sur les générateurs de site statique (nous les aborderons un peu plus loin dans l’article). Ces systèmes sont parfois plus simples à installer, mais le principal avantage est qu’ils peuvent être utilisés sur plus de types de serveur car leurs pré-requis techniques sont souvent moindres.
L’utilisation de fichiers plats au lieu d’un serveur de base de données peut aussi, parfois, réduire le coût de l’hébergement. Cela est particulièrement vrai si vous utilisez les hébergements PaaS (plateforme en tant que service ou serveur de cloud) comme Amazon Web Services, Microsoft Azure ou Heroku.
CMS Frameworks
Ces frameworks permettent d’assurer à peu près toutes les tâches nécessaires à votre gestion de contenu Web, à condition d’avoir de bonnes compétences en développement informatique ou de faire appel à un développeur. Les frameworks ne fournissent qu’un cadre de travail, plus ou moins avancé, mais c’est à vous que revient la tâche de programmer votre CMS. Cette programmation est souvent grandement facilité par l’utilisation de modules (NdT : plugins en anglais) mise à la disposition de la communauté de développeurs.
Le CMS Framework le plus connu est certainement Drupal.
Ce type de CMS est idéal si vous souhaitez obtenir un outil spécialisé sur vos contraintes métier, sans pour autant tout créer, notamment concernant l’interface d’administration et la gestion des utilisateurs. Ces frameworks sont souvent utilisés par les grandes sociétés qui ont besoin d’un maximum de souplesse et qui bénéficient d’un budget confortable ou d’une bonne équipe de conception et de développement.
CMS de blogging
Il s’agit certainement du type de CMS le plus populaire : ils sont partout ! Tous les développeurs qui ont voulu se former au CMS sont passés par la mise en place d’un système de blog.
Il existe des moteurs de blog dans tous les langages de programmation et pour tous les types d’hébergement. Il existe des moteurs de blog pour chaque forme de blogging que vous pourriez imaginer. On peut probablement compter des milliers de CMS de blogging à héberger et des centaines en mode géré.
Certains CMS de blogging, comme WordPress ou plus récemment Ghost, sont disponibles dans les deux versions : à héberger et géré.
Dans les systèmes de blogging, nous pouvons distinguer 3 grandes familles : les blogs de texte, les blogs d’images et les blogs vidéos. Je ne les détaillerai pas plus : leur dénomination est suffisamment explicite. La plupart des blogs sont basés sur du texte, mais peuvent facilement intégrer photos et vidéos. Il s’agit plutôt de distinguer la finalité du blog. Typiquement, si vos articles de blog sont essentiellement de la présentation de photos, alors on peut considérer qu’il s’agit d’un blog photo.
CMS communautaire
Certains CMS ne se contentent pas de publier votre propre contenu auprès de votre cible. Beancoup ont fait le choix d’encourager les interactions des visiteurs, avec pour objectif de construire et d’animer une communauté active d’utilisateurs. Il en existe trois sortes :
Les forums
Si vous avez déjà pris un peu de temps pour surfer sur Internet avant la montée en puissance de Facebook et consorts, vous êtes certainement déjà arrivés sur une page de forum. À cette époque, les forums occupaient une place de choix pour tous ceux qui souhaitent échanger sur des sujets de la vie de tous les jours. Ils sont très efficaces, à condition de conserver actifs les contributeurs.
Leur fonctionnement est très simple et permet à une personne de démarrer une discussion avec d’autres personnes. Ces discussions sont souvent triées et organisées en fonction de thème ou de catégorie, librement fixés par l’administrateur ou les modérateurs. Les échanges sont beaucoup plus lentd que les discussions sur les chaînes Slack, mais l’intégralité de la conversation est disponible pour tout le monde et il donne aux « participants » plus de temps pour réagir.
En raison de leur ancienneté et malgré une popularité en chute libre, il existe énomément de solutions pour celui qui veut mettre en place un forum (il existe même des plugins pour WordPress), mais seulement quelques-uns offrent un champ fonctionnel très étendus. Invision Power Board est la solution commerciale leader depuis déjà plusieurs années, et phpBB est le forum open source le plus complet.
Les plateformes d’actualités (News Boards)
Il s’agit d’un outil très proche des forums, mais plutôt que de démarrer des discussions, les personnes soumettent des actualités. Les utilisateurs peuvent ensuite réagir sur chacune de ces actualités en laissant des commentaires.
Digg a été le premier à lancer cette solution et était très populaire dans le monde de la high-tech. Depuis maintenant quelques années, Digg est en perte de vitesse et est progressivement « remplacé » par le service Reddit. Pour vous rendre compte de son utilisation, vous pouvez consulter le news board de Web Designer News.
La plupart de ces plateformes sont développées sur-mesure. Il existe une solution à héberger qui est gratuite et open source et qui se nomme Telescope.
Les réseaux sociaux
Il existe de très nombreuses solutions (hébergées ou à héberger) pour mettre en place un clone de Facebook. Gardez cependant à l’esprit que la gestion d’un réseau social est un travail difficile et que vous n’arriverez probablement pas à vous hisser à la hauteur des plus grands ;-)
La plupart des personnes qui mettent en place leur propre réseau social, le font sur un sujet très spécifique ou pour soutenir une cause qui leur tient à cœur. C’est un peu la même chose que pour les forums ou les news boards. Cela peut être une très bonne option sur un marché de niche ou pour un usage interne à votre entreprise (intra/extranet). Dans un premier temps, commencez peut-être par une page Facebook.
Comme pour les news boards ou les forums, les outils utilisés par les réseaux sociaux s’appuient sur des solutions sur-mesure. La meilleure solution open source pour développer son propre réseau social reste aujourd’hui Dolphin Pro. Si l’aspect technique de cette solution est une contrainte forte pour vous, vous pouvez utiliser le service en ligne Ning.
Commerce en ligne (e-commerce)
Les CMS destinés à la vente en ligne ont une conception complexe et à forte valeur ajoutée. L’idée de base est simple : vendre des produits en ligne. Malheureusement la réalité technique est nettement plus compliquée !
Les grands noms des CMS de e-commerce ne se contentent pas d’afficher vos produits avec un bouton « Acheter ». Ils proposent aussi de la gestion de stock, de livraison, de la conversion de monnaie, des taxes, des factures, de la relation client, du paiement, etc. Ils sont là pour soutenir votre business et cela peut-être aussi compliqué sur le Web que dans une boutique physique…
Les 3 solutions les plus répandues pour des sites e-commerce sont Magento (la version Community Edition est gratuite), ZenCart (complètement open source) et Shopify (version hébergée et payante). En France, la plateforme e-commerce, à héberger, la plus populaire est Prestashop (NdT : cette dernière solution ne figure pas dans la version originale de l’article).
CMS générique
Les CMS génériques sont conçus pour répondre à une grande variété de besoins et sont généralement très personnalisables. Ils peuvent aussi être étendus ou améliorés grâce à l’utilisation de plugins et modules.
Ces CMS génériques sont destinés à un public non technophile et de gros efforts sont faits pour que les interfaces de gestion soient conviviales. Évidemment, une bonne connaissance de la programmation vous permettra d’aller plus loin dans la personnalisation et même si vous ne connaissez que le HTML et le CSS (NdT : langage permettant la mise en page de vos contenus en ligne) vous pourrez déjà aller loin. Notez qu’il ne s’agit pas d’une nécessité, car ils sont orientés pour les « débutants ».
Les plugins permettent d’ajouter des fonctions simples, comme du blog, des commentaires, des galeries d’images, etc.
Il n’y a que très peu d’outils dans cette catégorie. Ce sont, en quelque sorte, les descendants de la catégorie Portail (voir plus bas). Cette catégorie a commencé comme une sorte de mouvement pour rendre la gestion de contenu plus simple.
À l’origine, les solutions étaient très simples, comme l’outil Wolf CMS (qui vivote encore un peu) et aujourd’hui, on peut considérer PageKit (gratuit et open source) comme un CMS générique.
Les Portails
Les portails remontent à l’époque où chacun voulait ressembler à Yahoo ou AOL. L’idée principale était de proposer aux utilisateurs un espace pour publier son propre site ! On se retrouvait alors dans une sorte de collection de pages personnelles.
Ces sites sont étudiés pour charger une très grande quantité d’information à la fois, provenant de différentes sources ou formes. C’est ainsi qu’ils se sont fait appeler des « sites portails » : un point d’entrée unique pour accéder à des informations provenants d’autres sites web. La plupart ont été construit par les marques elle-mêmes (Yahoo ou AOL par exemple) mais certains développeurs ont mis en place leurs propres solutions.
Le plus ancien de ces outils de gestion de portail est Mambo, une solution open source, qui a disparu il y a quelques années. Depuis cet arrêt, la plupart des utilisateurs se sont tournés vers son petit frère Joomla.
Depuis plusieurs années déjà les sites portail sont en diminution constante. Ils restent encore utilisés par certaines grandes entreprises qui ont besoin d’un outil qui leur permette d’assumer toutes leurs exigences. Joomla, par exemple, disposent de modules capables de répondre à peu près à tous les besoins.
Ces plateformes sont d’une complexité souvent redoutable et entraîne une courbe d’apprentissage très longue pour les administrateurs, les développeurs et les concepteurs. Personnellement, j’ai une aversion pour ce niveau de complexité, mais dans certains cas, il s’agit d’une solution nécessaire voir même irremplaçable.
Si vous souhaitez utiliser un CMS de ce type, un développeur n’est pas absolument indispensable, mais à l’usage, vous en recruterez un de toutes façons. Mieux encore, vous chercherez à recruter un spécialiste de la solution que vous avez retenue.
Les constructeurs de sites (Site builders)
Cette catégorie de site à de nombreux points communs avec les CMS génériques et plus particulièrement parce qu’ils sont conçus pour simplifier au maximum le travail de gestion de contenu de l’administrateur. La différence principale réside dans leur conception même qui rend le plus simple possible la création et la personnalisation d’un site par n’importe qui.
C’est un peu comme si vous utilisiez une version super moderne de Dreamweaver ou Frontpage. Le souvenir de ces logiciels donneront peut-être la chaire de poule à certains d’entre vous., mais ces plateformes arrivent à rendre beaucoup plus simple ce qui peut paraître techniquement compliqué.
Ils adhèrent en grande partie aux meilleures pratiques et aux standards web. Même si ces solutions ne sont généralement pas aussi personnalisables qu’un site construit à partir de zéro, ils offrent souvent plus d’options pour le propriétaire du site web moyen.
Évidemment, tout dépend de l’outil que vous allez utiliser. Cela va du plus simpliste, comme Wix qui propose des thèmes visuels prêts à l’emploi, en passant par des solutions plus complètes et plus personnalisables, comme SquareSpace, jusqu’aux outils les plus aboutis, permettant de créer un site Web sur-mesure, en glisser-déposer, comme WebFlow.
Générateurs de sites statiques
Les générateurs de sites statiques ne sont pas les plus simples à appréhender et il est nécessaire, voir indispensable, de disposer d’un minimum de connaissance en programmation pour les mettre en œuvre. L’interface utilisateur n’est pas toujours conviviale. En règle générale, le contenu est créé et stocké dans des fichiers texte, souvent mis en forme avec Markdown, et compilé dans un site statique à déposer sur le serveur.
L’avantage est que les sites statiques peuvent être hébergés sur n’importe quel type de serveur. Vous n’avez pas besoin de technologies côté serveur comme PHP, Ruby ou NodeJS pour les exécuter. Ils entraînent moins de soucis de maintenance et sont souvent plus rapides à charger.
Sur la partie d’administration, on retrouve la plupart des fonctionnalités de gestion de contenu commun à tous les CMS. Les données que vous stockez peuvent être appelées et affichées de différentes façons, vous pouvez utiliser des modèles, etc. Cela vous permet de gérer des blogs, ou des sites de grande taille et complexes avec moins de difficulté qu’une gestion manuelle.
L’inconvénient évident est que les personnes qui gèrent le contenu et les mises à jour du site devront être à l’aise avec la gestion de leur stockage dans des fichiers texte. Ils peuvent aussi avoir besoin de connaissances en programmation.
Il existe aujourd’hui plus d’une dizaine de solutions de génération de site statique, plus ou moins populaires. L’outil Jekill sort clairement du lot.
Wiki
Ce sont des CMS souvent complexes, avec des systèmes avancés pour déterminer qui est autorisé à modifier tel ou tel contenu. Leur utilisation est plutôt limitée par définition: un wiki est une énorme collection d’informations encyclopédiques, généralement utilisée comme référence.
Cela dit, vous pouvez créer un wiki sur n’importe quel sujet, et les grandes organisations les utilisent souvent pour afficher des informations relatives au support de leurs produits.
Vous pouvez obtenir vos propres services wikis gratuitement. La plupart des CMS wiki sont disponibles sous licence open source ou autre, y compris Mediawiki, le logiciel qui gère Wikipedia.
CMS d’entreprise
Ces CMS sont conçus pour assurer les besoins en gestion de contenus d’une entreprise de grande taille. Ils sont imposants, complexes et permettent de traiter un très gros volume d’informations. Je vais être complètement honnête avec cette catégorie : je n’en ai jamais mis en œuvre et je ne connais pas complètement leur périmètre et leur fonctionnement.
Si j’ai bien compris, l’idée générale est de proposer un outil qui n’est pas destiné à un visiteur « lambda », mais plutôt à l’usage interne ou en extranet. Les outils de Gestion des Contenus de l’Entreprise (Enterprise Content Management ou ECM en anglais) ont pour mission de centraliser l’ensemble des documents et informations liés aux processus de fonctionnement de l’entreprise. Ils sont un centre de ressources et de références pour les employés de l’entreprise.
Ils sont également utilisés pour stocker des documents, à la fois concernant la société et les clients. Par exemple, si vous gérez de nombreux contrats, vous pouvez stocker des copies numériques d’eux dans un ECM, triés par client, pour un accès facile. Il s’agit alors d’une bibliothèque de fichiers numériques.
Il s’agit de plateformes souvent complètement tournées vers les clients (en grand nombre) et sont suffisamment robustes pour en assurer la gestion. Pour vous donner des exemples, il s’agit des sites des universités, des sites gouvernementaux ou des grandes entreprises avec une gestion massive de clients (opérateurs téléphoniques, opérateurs de fourniture d’énergie, etc.).
CMS sur-mesure
Nous retrouvons dans cette catégorie les CMS conçus pour assurer des besoins spécifiques et ils existent en grand nombre. Ils sont de tailles et de complexité très différentes.
Le principe est de disposer d’une solution dédiée à ses besoins et son fonctionnement, ni plus, ni moins. Il s’agit souvent d’un CMS avec un contour fonctionnel limité, qui assure juste ce que vous en attendez ! Il est aussi possible de faire appel à un développeur pour le faire évoluer en fonction de votre budget.
L’inconvénient majeur de cette solution est le support technique. Si l’outil d’origine n’est plus maintenu ou si le développeur vient à partir, il sera certainement difficile à un nouveau développeur de reprendre la main sur l’outil.
Par ailleurs, lorsqu’il est nécessaire de mettre à jour le serveur pour des évolutions technologiques ou sécuritaires, un CMS personnalisé devra parfois être adapté à ces évolutions. Dans le cas d’un CMS maintenu par un tiers dédié ou une communauté open source, il sera mis à jour automatiquement. Si vous avez un CMS personnalisé, vous devrez certainement engager un développeur pour le faire.
Bien souvent les CMS sur-mesure sont utilisés dans les sociétés qui disposent de leur propre équipe de développement et qui assure donc les mises à jour, les évolutions et les correctifs de sécurité.
Inventaire des CMS
Dans la seconde partie, que je suis en train de traduire, vous trouverez un inventaire assez complet des CMS disponibles, avec leurs atouts et faiblesses.